26-27 MARS 2021 : CHABBAT HAGADOL TSAV – 27 MARS AU 4 AVRIL : PESSA’H
13-14 Nissan 5781 / 26-27 avril 2021
Chabbat Hagadol
(Lévitique, 6.1 – 8.36)
14-22 Nissan 5781 / 27mars- 4 avril 2021
Le guide du Séder de PESSA’H 5781-2021
C’est la deuxième année déjà que l’on célèbre le Seder avec les restrictions et le couvre-feu. En cette année exceptionnelle, je me permets de vous souhaiter de passer une merveilleuse fête de Pessa’h et ce, malgré les restrictions et le confinement. Sans ces restrictions, nous aurions pu organiser un Séder communautaire et nous réunir autour de la table du Séder. J’exprime un profond regret de ne pouvoir le faire. Cela aurait été l’occasion de pouvoir, ensemble, célébrer cette soirée si importante de notre calendrier.
En conséquence, je vous communique, par ce guide, quelques prescriptions et commentaires sur cette soirée particulière.
Mais auparavant, je voudrais mettre à l’honneur Monsieur le Président de notre Communauté, Nassim LEVY, qui agit et œuvre inlassablement pour tous les membres de notre communauté, avec beaucoup d’abnégation. Particulièrement, ces derniers jours il s’est consacré à distribuer gracieusement les paniers de Pessa’h à plus de 80 personnes. Que l’Eternel lui accorde une très bonne santé et une longue vie et qu’il puisse continuer à nous guider encore de très longues années. Amen.
Il est important de préciser que cette nuit de Pessa’h est fondamentale dans le calendrier hébraïque. Comme la Thora l’affirme, « cette nuit est une nuit prédestinée ». En effet, c’est pendant cette nuit du 15 Nissan que le peuple d’Israël a été libéré d’Egypte.
Nos sages expliquent que c’est une nuit de protection, pendant laquelle le Prophète Eliahou est présent (c’est pour cela que l’on réserve un verre en l’honneur de Eliahou).
Cette nuit est particulière, car c’est une nuit où l’on va accomplir beaucoup de Mitsvots.
En effet, pendant cette soirée on va boire 4 coupes de vin, manger à 3 reprises 30 grammes de Matsa, 2 fois des herbes amères et raconter le récit de la sortie d’Egypte.
Il faut aussi ajouter un élément important. Lorsqu’on lit les textes thoraïques se rapportant à Pessa’h, on peut préciser que la Mitsva essentielle de cette nuit de Pessa’h est le Korban Pessa’h, le sacrifice pascal. A l’époque du Temple c’était la Mitsva de Pessa’h. Tout le Séder tournait autour du sacrifice pascal.
Malheureusement, nous n’avons plus de Temple. Par conséquent, on ne peut plus offrir l’agneau pascal. Car les sacrifices pouvaient être réalisés uniquement au sein du Temple. Aujourd’hui, lors du Séder, on ne peut pas griller un agneau comme cela se faisait au Temple, afin de se rappeler l’agneau pascal.
Ainsi, selon nos sages, aujourd’hui, l’injonction prépondérante de cette nuit pascale est la Mitsva du récit de la sortie d’Egypte.
Il ne faut pas se contenter uniquement de lire et traduire le texte de la Haggada. Il faut aussi poser des questions, débattre et s’imprégner de cette nuit extraordinaire. Selon beaucoup de décisionnaires, c’est dans ce cadre que l’on accomplit la prescription du récit de la sortie d’Egypte.
Les commandements culinaires, tels que la consommation de la Matsa à trois reprises et du Maror, sont aussi essentielles car ce sont des injonctions thoraïques.
Alors, cette année sera vraiment spéciale et différente, מה נשתנה. Mais nous ferons tous un effort pour réaliser un merveilleux Séder.
Que l’Eternel nous envoie la délivrance totale et que la phrase de clôture לשנה הבאה בירושלים , « l’an prochain à Jérusalem » prenne tout son sens, amen.
Voici les ingrédients qui composent le plateau du Seder :
– Un œuf dur, rappelant la destruction du temple et les sacrifices de la fête de Pessah.
– Un os, Zéroa, rappelant la main étendue de l’Eternel ainsi que l’agneau pascal. Si on pose sur le plateau un os de l’épaule d’agneau, il devra être bouilli et non grillé. Au moment où on mentionne " Pessah ", on ne montrera pas l’os, contrairement à la Matsa ou le Maror.
– 3 Matsots (pains azymes) : ces matsots (prendre de préférence des Matsots chémourot fabriquées à la main) rappellent à la fois l’esclavage en Egypte et la sortie d’Egypte.
– Harosset : mélange de dattes, pommes, raisins secs, noix, vin etc. rappelant le mortier pour construire les briques.
– Maror : herbes amères : ceci rappelle l’amertume de l’esclavage. Selon les coutumes, on utilise soit de la laitue, endive ou raifort. Évitez cependant de prendre de la laitue. Car il est difficile d’enlever les bestioles qui peuvent s’y cacher.
– Carpas : on prend en général du céleri. Hors-d’œuvre spécial que l’on goûte au début du repas pour bien préciser que cette nuit est spéciale.
– Eau salée.
Les 14 étapes du Seder :
Le Séder de Pessa’h suit un ordre bien précis. Il convient de le suivre scrupuleusement. Pour ce repas, il est nécessaire de se munir d’une Haggada.
– n°1 Kadesh: On procède au Kiddouch de Pessa’h. Chaque membre de l’assemblée remplit un verre de vin ou de jus de raisin. On écoute le Kiddouch du maître de cérémonie, puis chacun boit la coupe de vin en entier ou la majorité du verre, en étant accoudé du côté gauche en signe de liberté.
– n°2 Ourhats: On procède à l’ablution des mains sans prononcer de bénédiction.
– n°3 Karpass: On prend un morceau de céleri (moins de 30 grammes) que l’on trempe dans de l’eau salée. Puis on prononce la bénédiction « boré péri aadama » avant de le manger.
– n°4 Yahats: Le chef de cérémonie prend les 3 Matsots et coupe en deux la matsa du milieu. Il remet la petite moitié entre les deux autres. La grande moitié, appelée Afikoman, est cachée sous la nappe. Puis on remet les Matsots sur le plateau du Séder.
On a l’habitude de faire tourner le plateau sur la tête des convives en chantant un piyout.
– n°5 Maguid: Tous ensemble ou chaque personne lit et traduit la Haggada. C’est l’occasion d’expliquer, de poser des questions, de débattre sur Pessa’h.
A la fin de la lecture de la Haggada, on boit la deuxième coupe de vin accoudé sur le côté gauche, sans faire la bénédiction sur le vin pour les sépharadims et en la prononçant pour les ashkénazims.
– n°6 : Rohtsa: On procède à l’ablution des mains avec la bénédiction sur les mains.
– n° 7 Motsi-Matsa : Le chef de cérémonie prend la matsa supérieure et la demi matsa du milieu, puis prononce deux bénédictions. Une première bénédiction « hamotsi léhem mine aarets », puis « acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou al akhilat matsa », et il distribue à chaque convive un morceau des 2 Matsots. On mange 30 grammes de Matsa en moins de 4 minutes et accoudé.
– n°8 Maror: Le chef de cérémonie distribue un morceau de Maror d’au moins 30 grammes, trempé dans la Harosset, et on prononce la bénédiction « acherkidéchanou bémitsvotav vétsivanou al akhilat maror ». On mange sans être accoudé.
– n°9 Korekh: On fait un sandwich à partir de la Matsa inférieure et de Maror, que l’on trempe dans la Harosset.
– n°10 Choulkhan Orekh : Le repas est servi.
– n°11 Tsafoun: Le chef de cérémonie prend la matsa cachée sous la nappe et distribue un morceau à chacun. On en mange 30 grammes, accoudé. Après l’Afikoman, on ne consomme plus rien hormis les deux coupes de vins restantes.
– n°12 Barekh: On récite le Birkat Hamazone, actions de grâce après le repas. A l’issue du Birkat Hamazone, on boit la 3ème coupe de vin, accoudé en prononçant auparavant la bénédiction de « Boré Péri Haguefen ».
– n°13 : Hallel : On récite les louanges de joie. A l’issue du Hallel on boit la 4ème coupe de vin, accoudé, sans réciter auparavant la bénédiction de « Boré Péri Haguefen ». On lira après la prière de « Al Haguefen »
– n°14 Nirtsa: On récite des chants d’agrément et l’on se souhaite לשנה הבאה בירושלים « l’an prochain à Jérusalem ».
On remplit une coupe de vin appelée la coupe d’Eliahou Hanavi.
Explication d’un texte tiré de la Haggada :
.הא לחמא עניא / Voici le pain de misère.
Le début de la Haggada commence par un texte en araméen « Voici le pain de misère que nos ancêtres ont mangé en Egypte. »
Ce texte est l’exemple par excellence de la nécessité de comprendre et d’approfondir les passages de la Haggada.
Parmi, les multiples questions qui peuvent être soulevées, on peut déjà questionner sur un point. La Thora affirme à plusieurs reprises que la raison de l’injonction de la consommation de la Matsa correspond au souvenir des enfants d’Israël au moment de la sortie d’Egypte, qui préparèrent une pâte pour confectionner du pain. Mais cette pâte n’avait pas eu le temps de lever et était devenue de la Matsa. (Exode, chapitre 12, verset 39). Ainsi, de ce verset, la consommation de la Matsa rappelle la sortie d’Egypte.
Or, dans le premier texte de la Haggada, la Matsa rappelle l’esclavage.
Pour élargir la question, on peut constater que des commandements, des mets rappellent l’esclavage en Egypte, comme le Maror et la Harosset, alors que d’autres prescriptions mettent en évidence la sortie d’Egypte, comme les 4 coupes de vin, les louanges du Hallel.
Cette contradiction trouve particulièrement son paroxysme dans la consommation de la Matsa, qui rappelle à la fois l’esclavage en Egypte et la sortie d’Egypte.
Nos sages expliquent que Pessa’h est la fête de la délivrance (zeman Hérouténou).
En cela nous devons être joyeux de pouvoir devenir libre. Cependant, il est fondamental d’encadrer cette liberté. Cette liberté retrouvée doit prendre un sens et une raison. Il ne faut pas se laisser envahir par notre instinct et notre volonté de faire n’importe quoi, sans foi ni raison. Dans cette configuration, la sortie d’Egypte aurait été un échec. Au contraire, cette liberté retrouvée doit permettre au peuple d’Israël de se rapprocher de l’Eternel et de respecter ses préceptes. Ainsi, l’esclavage en Egypte constitue un levier formidable pour l’apprentissage à aimer et respecter l’Eternel et ses préceptes. Comme nos sages l’affirment : à Pessa’h, on est passé d’esclaves de Pharaon à serviteurs de l’Eternel. Ainsi, c’est la condition d’esclaves qui peut nous permettre de mieux appréhender et réussir notre sortie d’Egypte. Ainsi, l’un dépend de l’autre. On peut tirer cette notion d’un verset (Deutéronome, chapitre 16, verset 3), où la Thora indique que la Matsa est un pain de misère. לחם עוני.
Nos sages expliquent, par un rapprochement des racines hébraïques, que c’est un pain qui donne lieu à une réponse, à un début.
En réalité, le soir de Pessa’h, chacun doit réfléchir sur la signification de la Matsa, de la sortie d’Egypte et donc ses implications.
Que chacun puisse prendre leçon de la signification dualiste de la Matsa.
Je vous souhaite de passer d’excellentes fêtes de Pessa’h,
Pessa’h Cacher Vessaméa’h
Joseph Ohayon, Rabbin de Caenn
POINTS REPÈRES & HORAIRES DES OFFICES
POUR LA RÉGION DE CAEN :
JEUDI 25 MARS 2021 / 12 NISSAN 5781
Taanit Bekhorot /Jeûne des premiers nés : début du jeûne : 5h17 / fin : 20h00
Bédikat ‘Hamets / Recherche du ‘Hamets : JEUDI 25 MARS à partir de 20h
VENDREDI 26 MARS 2021 / 13 NISSAN 5781
Remise du Pouvoir de VENTE DU ‘HAMETS : avant VENDREDI 26 MARS à 9h00
Bitoul ‘Hamets / Annulation du ‘Hamets :
on brûle le ‘Hamets VENDREDI 26 MARS à 11h24mais on en conserve un minimum pour Chabbat.
Allumage des bougies de Chabbat avant 19h05
En raison du couvre-feu sanitaire fixé par les autorités à 19h,
l’office de ARBIT de ce vendredi soir ne pourra pas se tenir à la synagogue.
SAMEDI 27 MARS 2021 / 14 NISSAN 5781 – CHABBAT HAGADOL – VEILLE DE PESSA’H
CHABBAT TSAV : Vayikra 6.1-8.36 / HAFTARA HAGADOL : Malachie 3.4-24
9h30 : CHA’HARIT
On arrête de consommer du ‘Hamets à 10h09
et on évacue le ‘Hamets restant dans les toilettes.
La haftara est spécifique à Chabbat Hagadol.
16h00 : MIN’HA, suivi d’une étude avec le Rabbin Joseph Ohayon
En raison du couvre-feu sanitaire fixé par les autorités à 19h,
l’office de MIN’HA commencera à 16h et sera suivi du cours du Rabbin Ohayon, qui se terminera à 18h30.
L’office de ARBIT ne pourra donc pas se tenir à la synagogue ce samedi soir.20h13 : Fin de CHABBAT et YOM TOV PESSA’H
Allumage des bougies de Yom Tov après la nuit tombée, à partir d’une flamme existante
HAVDALA de Chabbat pendant le Kiddouch de la fête, sans aromatesPremier Séder de PESSA’H à la tombée de la nuit, après la sortie de Chabbat
DIMANCHE 28 MARS 2021 / 15 NISSAN 5781 – 1er JOUR DE PESSA’H – YOM TOV
9h30 : CHA’HARIT avec Hallel en entier
Prière pour la rosée avant Moussaf et on commence à dire morid hatal
("qui fait tomber la rosée") à la place de machiv haroua’h ("qui fait souffler le vent").
Deuxième Séder de PESSA’H à la tombée de la nuit
Omer : Supputation du 1er jour le soir du dimanche 28 mars
(après la tombée de la nuit, avant ou après le séder)
LUNDI 29 MARS 2021 / 16 NISSAN 5781 –
2ème JOUR DE PESSA’H – YOM TOV
9h30 : CHA’HARIT avec Hallel en entier
21h17 : Fin de Yom Tov
Havdala sans feu ni aromates
Omer : Supputation du 2ème jour le soir du lundi 29 mars (après la tombée de la nuit)
‘HOL HAMOED PESSA’H (demi-fête) jusqu’à VENDREDI SOIR 2 AVRIL 2021 / 20 NISSAN 5781
Chabbat Chalom
vé ‘Hag Pessah Saméa’h
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